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 Pourquoi les enfants ne parlent pas

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AuteurMessage
Laurine
Admin



Messages : 361
Date d'inscription : 03/12/2007

Pourquoi les enfants ne parlent pas Empty
MessageSujet: Pourquoi les enfants ne parlent pas   Pourquoi les enfants ne parlent pas Icon_minitimeMer 16 Jan - 4:15

Voici l'extrait du livre de Gérarld Brassine, dont le titre est "Prévenir, détecter, et gérer LES ABUS SEXUELS subit sur les enfants".
Cet ouvrage peut en aider plus d'un ou une, à se reconstruire :

Il est important que la victime prennes conscience qu'elle n'est en rien responsable de ce qui lui arrive depuis le début.

A lire dans le lien suivant, la Présentation du Livre :

http://www.artema.be/abus-sexuels/livre.htm

Extrait (page 43 à 55)

2. Détecter

1. Pourquoi les enfants ne parlent pas
Le mur de silence que notre culture a dressé depuis des siècles devant ce qui touche au sexe à créé un tabou qui produit un malaise chez l’adulte et n’invite pas l’enfant à parler. Chez nous, on ne parle pas de sexe tout comme on ne pète pas après le repas, ce qui est pourtant coutumier au Rajasthan. A elle seule, notre culture est donc en grande partie responsable du mutisme des enfants abusés.
toute fois, on l’a vu et on le verra encore, mieux les enfants sont informés et soutenus par la culture familiale, plus vite et plus facilement ils se confieront en cas de problème. Dans d’autres cas, c’est ce mutisme généralisé que l’abuseur va soigneusement exploiter.

La manipulation mentale
En profitant de ce climat de silence et de méconnaissance que notre culture fait régner autour du sexe, l’abuseur va façonner l’esprit de l’enfant de manière à lui faire considérer comme normale une sexualité déviante. En outre, il lui sera facile d’imposer le silence à l’enfant, notamment par une manipulation mentale.
sa manipulation il va l’appuyer, par exemple, sur des valeurs communément admises, telles que l’amour, et présenter sa requête comme le signe d’ « un amour très pur. »
Il ne faut pas oublier que, vu son age, le monde de l’enfant est rempli d’obligations qu’il ne comprend pas nécessairement ou qui lui déplaisent parfois. Une contrainte désagréable n’est pas, de prime abord, pas nécessairement perçue comme quelque chose d’anormal. L’enfant ne fait pas la différence entre obligation de finir son assiette, de ranger sa chambre, d’être sage chez la gardienne…même si la gardienne ou son compagnon abuse de lui.
Pour l’enfant, le seul horizon, c’est d’obéir à l’adulte, point. Y compris lorqu’il ne discerne pas les raisons de ce qui lui est demandé. Cette position fait de lui une proie fragile, manipulable aisément.

Les chantages, les cadenas
L’abuseur recourt aussi au chantage.
l’abuseur ne se contente pas de présenter ses requêtes sexuelles comme normales, il s’assure en plus le secret en mettant en place toutes sortes de chantages destinés à faire taire l’enfant et à cadenasser sa parole, pour des années parfois, jusque bien au-delà de la puberté
Il pratique toute une gamme de chantages affectifs dans lesquels, selon les cas, il use de son autorité, induit une culpabilité chez l’enfant ou recourt à la violence :
« Si tu le dis, je me tue » ;
« Si tu dis non, c’est que tu ne m’aimes plus «
« c’est notre petit secret «
« Je dirai que tu mens et personne ne te croira «
« si tu parles, je le ferai à ton frère/ta sœur «
« Si tu parles, je te tue/je tue ta mère « etc
Ainsi, pour satisfaire ses manies sexuelles, l’abuseur crée parfois une atmosphère de tendresse, mais, dans le même temps – ou dans d’autres cas - , il n’hésitera pas à utiliser la menace et la violence physique (en plus d’être abusé, l’enfant sera frappé) pour donner un avant-goût des représailles auxquelles l’enfant s’expose s’il rompt le silence
Certains cadenas peuvent être d’une violence si insoutenable que je refuse d’en citer ici quelques exemples pour ne pas servir de source d’inspiration et donner des idées aux abuseurs.

Le cloisonnement
L’abuseur arrive parfois à s’assurer le secret alors qu’il abuse de plusieurs enfants d’une même famille. Dans ce cas, il veille soigneusement à cloisonner ses agissements et ses victimes, en opérant avec chacune d’elles à l’insu des autres, il va les manipuler toutes pour faire en sorte d’empêcher qu’elles se parlent entre elles. Il peut dire, par exemple : « Si tu refuses, je le fais à ton frère/ta sœur « , etc. J’ai connu des cas où cette menace était proférée alors que l’abus sur le frère/la sœur avait déjà été commis et j’ai vu des victimes ne l’apprendre ou n’en prendre conscience que bien plus tard, après avoir parfois atteint l’âge de la trentaine. Chacune des victimes s’était en fait inconsciemment sacrifiée par souci de protection de son frère ou de sa sœur.

De la même manière, ce chantage dans le cloisonnement force aussi le silence d’un adulte. Ainsi, un grand-père continuait à abuser de sa fille – alors âgée de 35 ans et mère de famille – en menaçant de s’en prendre à ses petits-enfants à l’insu de leur mère. Et lorsque les services sociaux ont pris conscience de ces abus, le grand-père a orienté les recherches vers le père des enfants qui n’y était pour rien…
Le silence ambiant et le cloisonnement mis en place embrouillent et perturbent l’identification des abus et de l’abuseur.

L’impuissance acquise
Certaines victimes – enfants ou même adulte - , qui subissent des abus à répétition, peuvent donner à penser qu’elles le cherchent… Ce n’est évidemment pas le cas ; en réalité ces personnes souffrent de ce que l’on appelle l’ « impuissance acquise « .
Il s’agit d’un sentiment d’impuissance dans lequel la victime plonge à l’occasion d’un premier abus ou d’une agression et qui se fixe instantanément dans sa mémoire. Cette forme d’impuissance persiste à l’état latent, mais est systématiquement réactivée, tout au long de sa vie, chaque fois que la victime se trouve face à un abuseur ou à n’importe quel abus.
il s’agit d’un mécanisme psychologique trop peu connu qui laisse croire à tort que la victime est consentante ou même qu’elle désire être abusée. Pour être plus exact, il faut dire que cette fragilité psychologique crée un public cible repéré par les abuseurs et dont ils profitent pour commettre plus aisément leurs forfaits.
Cet état d’impuissance acquise a ainsi valu à une femme de 38 ans de se laisser emmener et violer par un oncle qui avait déjà abusé d’elle lorsqu’elle était enfant, mentalement paralysée et incapable de dire « non ». On sait aujourd‘hui, pour les mêmes raisons, que certains enfants, placés en institution pour les éloigner d’un abuseur deviennent plus facilement que d’autres la proie d’adolescents ou d’adultes abuseurs présents dans l’institution.
Une autre forme de cas fréquent est celui de l’enfant abusé qui, vers l’age de 10 ou 11 ans, commence à comprendre qu’il vit quelque chose de singulier et que l’abuseur fait quelque chose d’interdit. Il essaie parfois de tirer parti de la situation en exigeant une contrepartie à son silence : de l’argent, plus de liberté, etc. pour autant, il n’osera pas dénoncer les faits car il est prisonnier de cette impuissance acquise et on aurait tort de l’accuser de perversion.
Cette impuissance acquise alimente par ailleurs d’autres abus comme le harcèlement ou le racket à l’école. Un petit chef de bande repérera rapidement un enfant facile à soumettre (parce qu’abusé par ailleurs) et un racketteur apprendra vite par l’expérience comment provoquer chez les autres cet état d’impuissance de sa victime.
Il faut noter que cet état d’impuissance est souvent mal compris : la victime, psychologiquement paralysée, fait les gestes que son agresseur lui dit de faire et se retrouve de cette manière dans un état de soumission que, plus tard, la police ou la magistrature ont tendance à considérer non pas comme un état de choc particulier dû à l’agression mais comme une forme d’acceptation.

La culpabilité
Malheureusement, il est, en effet, fréquent que certaines victimes se taisent pendant des années parce qu’elles se sentent coupables de ce qu’elles ont vécu. Aussi étrange que cela puisse paraître, toute personne qui subit un traumatisme (cela peut être un banal accident de voiture aussi bien qu’une agression sexuelle) se sent, sinon coupable , au moins responsable de ce qui lui est arrivé. De la même manière, l’enfant ou l’adolescent sexuellement abusé se sent coupable de ce qu’on lui a imposé ou de ce qu’on lui impose encore. A aucun moment, il ne se sent victime car, en rejetant ce statut, il pense amoindrir les douleurs qu’il subit ou a subies en tant que victime. C’est un mécanisme naturel de défense, mais qui ne laisse pas d’autre choix que de vivre avec un sentiment de culpabilité.
Dès lors parler de l’abus subi devient essentiellement l’aveu d’une faute…
L’abuseur aura beau jeu, lors de la manipulation mentale de ne pas détromper sa victime et d’alimenter ce sentiment pour verrouiller le secret.
Il me faut ici brièvement revenir sur le conseil donné aux enfants de dire « non ». On voit bien désormais que si l’abuseur passe outre ce refus – avec, souvent, la violence accrue que j’ai signalé- l’enfant va développer un sentiment de culpabilité d’autant plus important qu’il n’a, précisément, pas été capable de se faire respecter ; il vivra avec l’impression « d’être nul ».

Le plaisir sexuel mécanique
Il faut prendre en considération le fait qu’il y a un plaisir physique d’ordre strictement mécanique, déclanché par les attouchements ou la masturbation. C’est une réponse physique aux caresses, naturelle, mais qui n’implique en rien la participation volontaire à l’acte. Cette sensation troublante perturbe horriblement la victime par rapport à ce qu’elle vit ou à ce qu’elle a vécu, car elle a l’impression d’une trahison du corps. Le fait d’avoir éprouvé ce plaisir physique va amener la victime à renforcer son sentiment de culpabilité ou impression qu’elle a cherché à se faire abuser. Et ce sentiment est amplifié par la croyance largement répandue socialement – même dans les milieux médicaux, psychiatriques et judiciaires- que, s’il y a eu du « plaisir », il y avait du désir.
Je citerais le cas de cet homme, battu, masturbé et violé, qui avait éprouvé du plaisir et éjaculé. Pendant des années, il n’a pas compris qu’il avait simplement été « trahi » par son corps, qu’il n’était pas homosexuel malgré lui et qu’il n’avait pas, comme certains le prétendaient, inconsciemment cherché ou provoqué le viol dont il avait été victime.
En fait, dès qu’il y a une simulation « mécanique » de la zone érogène ou dans le cas d’un homme éjaculation, il y a « plaisir ». Mais un « plaisir » automatique, strictement physiologique qui n’est nullement synonyme de consentement ni même de désir inconscient.

L’amnésie
Cela paraît inconcevable en regard de la gravité de l’agression et pourtant, certaines victimes semblent avoir oublié qu’elles ont été abusées. En fait, le cumul de souffrance, de sentiment de la faute, de souvenir physique douloureux et de désillusions à propos de l’abuseur se fait parfois si pénible à supporter que la victime va mettre en place immédiatement - et durablement – une stratégie d’évitement mental qui lui fera « oublier » les évènements. En développant cette amnésie – qui peut être partielle ou totale-, la victime s’évite de réactiver tant la culpabilité que les émotions refoulées ; elle s’autoprotège.
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